70e anniversaire de la déclaration des Nations Unies

Publié le : 17 octobre 20186 mins de lecture

Le 1er janvier 1942, pendant la 1ère conférence inter-alliée de Washington (nom de code « ARCADIA »), 26 gouvernements signent la déclaration des Nations Unies.

Cette déclaration, qui rappelle la Charte de l’Atlantique du 14 août 1941, est l’un des textes fondateurs de l’Organisation des Nations Unies.

Les signataires s’engagent à utiliser toutes leurs ressources contre l’Axe, et à ne pas signer d’armistice ou de paix séparés avec eux.

A la Conférence de San Francisco, qui vit le 26 juin 1945 la signature de la Charte des Nations Unies, les pays signataires de cette déclaration seront tous invités.
Les pays signataires peuvent être regroupés en 4 catégories :

  • Les « 4 Grands » : Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’URSS et la Chine
  • Les membres de Commonwealth britannique :
    • L’Australie : Le pays a envoyé des troupes pour soutenir le Royaume-Uni, principalement au Proche-Orient, en Afrique du Nord, en Grèce, en Crète et tout récemment à Singapour. Il est maintenant en première ligne après l’entrée en guerre du Japon.
    • La Nouvelle-Zélande : Egalement menacée par le Japon, elle participe à l’effort de guerre en envoyant des troupes sur le théâtre méditerranéen.
    • Le Canada : Le pays participe à la bataille de l’Atlantique, en escortant les navires britanniques. Il fournit également des pilotes pour la défense des Iles britanniques.
    • L’Inde : Comme l’Australie, l’avancée japonaise menace les possessions britanniques en Inde. Le pays fournit des troupes dans les campagnes du Proche-Orient.
    • L’Afrique du Sud : Le pays participe à l’effort économique en faveur des alliés, et à l’effort de guerre en Afrique, notamment en Abyssinie et en Somalie.
  • Les alliés des Etats-Unis en Amérique du Sud, Amérique Centrale et dans les Antilles : le Costa Rica, Cuba, la République Dominicaine, le Salvador, le Guatemala, Haiti, le Honduras, le Nicaragua et Panama.
  • Les gouvernements en exil :
    • La Belgique : Le 28 mai 1940, lors de l’offensive allemande, le roi des Belges, Léopold III, a capitulé, et son pays est depuis occupé par les troupes allemandes. Cependant, le premier ministre Hubert Pierlot a considéré cet acte comme inconstitutionnel, et continué la guerre en formant un gouvernement en exil à Londres et en obtenant le ralliement du Congo Belge. Depuis, les troupes belges participent aux campagnes alliées en Afrique contre les italiens, à partir du Congo Belge. La marine engage ses navires dans la bataille de l’Atlantique, tandis que les aviateurs sont intégrés dans des escadrilles de la RAF.
    • La Tchécoslovaquie : Après les accords de Munich, qui voient l’annexion des Sudètes à l’Allemagne Nazie, le président Edvard Beneš est parti en exil aux Etats-Unis, puis à Paris. Lorsque la guerre éclate, il y forme un gouvernement en exil, reconnu par la France et le Royaume-Uni. Après la chute de la France, le gouvernement s’installe près de Londres, où il est reconnu comme le continuateur de la République Tchécoslovaque.
    • La Grèce : Le pays a été envahi en 1941 par les italiens et les allemands, malgré l’intervention britannique qui se solda par un échec. Le roi George II ne capitule cependant pas, et fonde un gouvernement en exil, d’abord en Crète, puis au Caire. L’infanterie grecque continue le combat depuis l’Egypte, tandis la marine (qui deviendra la seconde marine de la méditerranée) participe aux opérations d’escorte des convois, et qu’on forme des escadrons de chasse pour la campagne en Afrique du Nord.
    • Le Luxembourg : Depuis Londres, la Grande-Duchesse Charlotte dirige le gouvernement en exil.
    • Les Pays-Bas : La reine des Pays-Bas, Wilhelmine d’Orange-Nassau, organise un gouvernement en exil dès la défaite de 1940. Alors que son premier ministre, De Geer, semble favorable à une collaboration avec les allemands, elle le congédie et le remplace par Pieter Sjoerds Gerbrandy, action que le parlement ratifiera en 1946. Même si le pays est occupé, le gouvernement contrôle toujours les Indes Néerlandaises, la Guyane néerlandaise, Aruba et Curaçao. Il contrôle ainsi l’approvisionnement en pétrole (c’est le 3e producteur mondial), et constitue un grand producteur de bauxite. La marine néerlandaise reste très active dans le Pacifique, où elle doit faire face à l’avancée japonaise.
    • La Norvège : Le pays est attaqué le 9 avril 1940. La défense d’Oslo permet au roi Haakon VII, à la famille royale et au gouvernement de fuir vers le nord. Le 7 juin, ils sont évacués vers le Royaume-Uni, d’où ils organisent un gouvernement en exil.
      « 126 Adolf » (avions allemands) abattus par la 303e escadrille de chasse polonaise pendant la bataille d’Angleterre
      « 126 Adolf » (avions allemands) abattus par la 303e escadrille de chasse polonaise pendant la bataille d’Angleterre. Peinture sur un Hurricane. Polish Institute and Sikorski Museum London
  • La Pologne : C’est le pays pour lequel la guerre a été déclarée. Envahie le 1er septembre 1939, une partie des forces polonaises a pu suivre le gouvernement en exil à Paris, puis à Londres. Les polonais participent au renseignement militaire, par le déchiffrement des codes cryptés par la machine Enigma et leur réseau d’agents secrets. Les armées polonaises participent aux campagnes de France et de Norvège. En 1941, près de 35 000 hommes servent aux Royaume-Uni, tandis qu’en URSS, une armée de 75 000 hommes est en formation. L’aviation polonaise est engagée dans la bataille d’Angleterre, aux cotés de la RAF, tandis que la marine défend les côtes britanniques contre les navires allemands, dont le Bismarck.
  • La Yougoslavie : Le pays est envahi peu avant l’attaque contre la Grèce. Le gouvernement royal part en exil en Grèce, puis en Palestine, au Caire et enfin à Londres.
    On notera l’absence de la France parmi les signataires. En effet, l’organisation de la France Libre du Général De Gaulle n’est pas reconnue par la communauté internationale comme le représentant de la France. La France ne signera la déclaration qu’en 1944.

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